Le non-naturalisme éthique de G.E Moore : une perspective critique
Table des matières
- Introduction
- Le non-naturalisme de GE Moore
- Le cognitivisme éthique
- Le naturalisme éthique
- Le non-naturalisme éthique
- L'argument de la question ouverte
- Prémisse 1 : Le bien est synonyme de la propriété naturelle n
- Prémisse 2 : Il est de sens commun que si X est n, alors X est bon
- Prémisse 3 : Une question comme "Est-ce que X, qui est un N, est vraiment bon ?" serait une question sans signification
- Prémisse 4 : Pour toute propriété naturelle n, la question "Est-ce que X, qui est un N, est vraiment bon ?" n'est pas une question sans signification
- Prémisse 5 : Par conséquent, le prédicat "est bon" ne peut pas être synonyme du prédicat naturaliste N
- Prémisse 6 : La propriété "bon" ne peut pas être identique à une propriété naturelle
- Conclusion : Le réalisme moral naturaliste est faux
- La théorie intuitionniste de GE Moore
- Les termes moraux comme "bon"
- L'intuition morale
- Les problèmes avec la théorie intuitionniste
- Les critiques du non-naturalisme de GE Moore
- Le problème de l'argument de la question ouverte
- Les désaccords moraux
- Le manque de preuves empiriques pour l'intuition morale
- Conclusion
🧠 Le non-naturalisme éthique de GE Moore : Une perspective critique
L'éthique cognitive est une branche de l'éthique qui soutient que le langage moral est apte à la vérité, que les énoncés moraux sont des énoncés de fait et qu'ils sont soit vrais, soit faux. Dans cette perspective, il existe deux branches principales : le naturalisme éthique et le non-naturalisme éthique. Le naturalisme éthique affirme que les termes moraux peuvent être définis à l'aide de termes naturels, tels que le plaisir. En revanche, le non-naturalisme éthique soutient que les termes moraux ne peuvent pas être réduits à des termes naturels, et que nous ne pouvons pas trouver de vérités morales dans les propriétés naturelles.
Le naturalisme éthique
Les naturalistes éthiques affirment que ce qui est bon est ce qui produit du plaisir, et ce qui est mauvais est ce qui produit de la douleur. Ils soutiennent que les valeurs morales peuvent être dérivées de propriétés naturelles et peuvent être connues empiriquement. Cependant, GE Moore a contesté cette position en utilisant ce qu'il a appelé "l'argument de la question ouverte".
L'argument de la question ouverte
GE Moore a développé l'argument de la question ouverte pour montrer les limites du naturalisme éthique. Cet argument repose sur l'idée que si le terme moral "bon" est synonyme d'une propriété naturelle comme le plaisir, alors il serait absurde de remettre en question si cette propriété naturelle est réellement bonne.
Cependant, Moore a démontré que ce n'est jamais une question close lorsqu'on tente de définir une propriété morale. Par exemple, si nous disons que "le bien est synonyme de ce que je désire", la question "Est-ce que ce que je désire est toujours bon ?" reste ouverte et ne révèle aucune confusion conceptuelle.
La théorie intuitionniste de GE Moore
Face à cette problématique, Moore a développé sa théorie intuitionniste selon laquelle les termes moraux, comme "bon", sont en fait des termes simples qui ne peuvent pas être décomposés davantage. Il a comparé cela à la couleur jaune, que nous reconnaissons simplement comme étant jaune sans pouvoir la définir de manière exhaustive.
Selon Moore, les êtres humains possèdent une intuition morale innée qui leur permet de reconnaître le bien et le mal sans avoir besoin de les définir. La moralité existe donc indépendamment de notre capacité à la définir.
Les critiques du non-naturalisme de GE Moore
Bien que GE Moore présente des arguments convaincants en faveur du non-naturalisme, sa théorie n'est pas sans problèmes. Tout d'abord, l'argument de la question ouverte peut être considéré comme une erreur catégorique, car Moore suppose la conclusion de son argument dans ses prémisses.
De plus, la théorie intuitionniste soulève des questions sur les désaccords moraux. Si chaque personne possédait une intuition morale innée, pourquoi existe-t-il des désaccords moraux ? Comment se fait-il qu'une même action puisse être considérée comme bonne par une personne et comme mauvaise par une autre ?
Enfin, l'idée d'une intuition morale manque de preuves empiriques. Nous n'avons aucune preuve tangible de l'existence d'une telle intuition, ce qui laisse penser que cette croyance repose sur des fondements métaphysiques plutôt que sur des preuves tangibles.
En conclusion, bien que GE Moore ait apporté des contributions importantes au non-naturalisme éthique, sa théorie soulève des questions et des critiques. L'argument de la question ouverte peut être considéré comme une erreur logique, et l'intuition morale manque de preuves empiriques. Cependant, cette discussion sur le non-naturalisme éthique ouvre la voie à des réflexions plus approfondies sur la nature de la moralité et sur notre capacité à la comprendre.